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Méli-Melo Belfort
30 juillet 2023

La guerre 14-18 vue de Montreux-Vieux - 1ère partie (1914).

   On trouve rarement des témoignages au jour le jour de la guerre 14-18, encore plus quand cela concerne un village. On a bien un témoignage de la sorte sur Belfort, il s'agit des "éphémérides belfortaines de la guerre" 1914-1918 de Louis Herbelin, parues dans la Revue d'Alsace entre 1919 et 1935, et republiées récemment dans plusieurs bulletins de la Société Belfortaine d'Émulation. Mais je n'en connais pas pour d'autres communes du Territoire de Belfort.

    Ici, je vous fait part d'un témoignage ne concernant non pas une commune du Territoire de Belfort, mais une d'Alsace, qui se situait à la frontière d'alors, en face de Montreux-Château, il s'agit de Montreux-Vieux. C'est le curé de ce village, M. le chanoine C. Tschirhart, qui a pris des notes tout au long de la guerre.

    Voici l'article écrit par l'Abbé Behra dans l'Annuaire de la société d'Histoire Sundgovienne de 1938, à partir de ces notes.

Dessin eglise Montreux-Vieux sepia
Ancienne église de Montreux-Vieux ?

Souvenirs de Montreux-Vieux
(1914-1918)

            Dans les pages qui suivent, nous avons résumé les faits militaires, dont Montreux-Vieux et ses environs immédiats ont été témoin de 1914 à 1918. Nous les avons empruntés aux notes encore inédites de M. le chanoine C. Tschirhart, curé-doyen de Cernay. Curé de Montreux-Vieux de 1903 à 1919, M. Tschirhart, dont les qualités d'observateur impartial et objectif se sont révélées au public dans la relation de son voyage aux Congrès eucharistiques de Buenos-Aires et de Manille, a eu l’occasion, au cours de la dernière guerre, de voir et d'entendre beaucoup de choses. Il a eu l'heureuse idée de noter, presque jour par jour, tout ce qui lui parut digne d'intérêt, de sorte que ses souvenirs sont un reflet fidèle de la vie militaire, politique et religieuse, en ce coin d'Alsace, pendant ces années douloureuses.

1914

    31 juillet. — Montreux-Vieux vit des heures fiévreuses. Hier soir, « l’état de guerre » a été proclamé. Qu'allons-nous devenir, si près de la frontière ? Tout le village est dans l'angoisse ; on s'attend au pire. Toutes sortes de bruits circulent, incontrôlables pour la plupart. Le public les commente avidement, et les mesures prises par les autorités ne sont pas de nature à apaiser les esprits. En tout inconnu qui passe on soupçonne un espion. Il y a ici beaucoup de fonctionnaires : des employés de chemins de fer, des douaniers, des gendarmes, dont le sort est incertain.

Poteau frontière Montreux-Vieux
Frontière Franco-Alsacienne. Au-delà du pont, Montreux-Vieux, premier village alsacien en terriroire allemand.

    Au cours de l'après-midi d'hier, les cultivateurs ont dû livrer leurs voitures aux autorités, pour barrer les routes et empêcher les automobiles françaises de faire des incursions nocturnes en territoire alsacien. Des soldats allemands ont pris position, dit-on, à proximité du village.
     Aujourd'hui le trafic ferroviaire a été coupé entre notre gare et celle de Petit-Croix ; les rails ont été enlevés sur une certaine longueur ; les voyageurs, dont beaucoup sont des collégiens qui rentrent dans leur famille, sont obligés de faire le trajet d'une gare à l'autre, soit à pied, soit au moyen de voitures prêtées par les paysans. La nuit dernière, les premiers mobilisés sont partis. A l'aube, des patrouilles du 22e régiment de dragons, de Mulhouse, ont parcouru le village et les environs.

Gare de Montreux-Vieux
Gare de Montreux-Vieux.

Gare Petit-Croix Montreux-Chateau 2
Gare de Petit-Croix Montreux-Château.

    1er août. — Des cavaliers passent, vont à la frontière, en reviennent. Un lieutenant de cyclistes semblait avoir pris à tâche d'augmenter la frayeur de la population : « Les Français sont tout près de la frontière, disait-il, ils peuvent venir d'un moment à l'autre ! » A la gare il se comporta comme un dément ; sur son ordre, le train de l’après-midi dut partir précipitamment avant l’heure ; des soldats, des civils prirent la fuite. Nous n'avons plus ni administration, ni police. Vers le soir le décret de mobilisation générale a été publié et l'autorité militaire réquisitionne les chevaux.

    2 août. — Avant la grand'messe le bruit se répandit que la guerre avait été déclarée et que les Français avaient essayé à deux endroits de pénétrer en Alsace. Le lieutenant de cyclistes a encore fait parler de lui.
     A Mulhouse on prétend que Montreux-Vieux a été occupé par les Français et que Dannemarie est encerclée. A la gare un grand nombre de personnes ont pris le train.
     A Chavannes-sur-l’Étang, M. l'abbé Renoux a dit ce matin sa première messe. Il en était au Gloria lorsqu'un homme entra brusquement à l'église et cria : « Il faut sortir, on va tirer sur l'église ! » L'assistance s'enfuit ; le prêtre quitta l'autel, puis, s'étant rendu compte qu'il s'agissait d'une fausse alerte, continua le saint sacrifice en présence de sa mère, de sa sœur et de son oncle.

Eglise Chavannes sur l'etang
Eglise de Chavannes-sur-l'Etang.

    3 août. — A Dannemarie on a eu beaucoup de peine à empêcher la troupe de faire sauter le viaduc.
    Au cours de la nuit, le dernier train a quitté Montreux-Vieux, puis, on a enlevé les rails près de la gare de Dannemarie. Notre village est comme désert. Un silence morne règne a la gare d'ordinaire si animée. Avec la France, les communications sont coupées, personne n'y va, personne n'en vient. De temps en temps un soldat fait son apparition. On dit que des coups de fusil ont été échangés non loin d'ici, mais personne n'a vu de Français. Pas de poste, point de nouvelles. Nous avons l'impression d'être sur une île lointaine.

Dannemarie grand viaduc
Grand viaduc de chemin de fer de Dannemarie.

    4 août. — Hier soir les quelques hommes qui sont restés ici se sont réunis pour délibérer sur l'organisation d'une police et d'une administration provisoires ; on décida de créer une garde civile ; les habitants s'aideront mutuellement à rentrer la moisson et à battre le blé ; le blé sera conduit au moulin de Magny ; on enverra une dépêche au Ministère, à Strasbourg, pour lui demander d'assurer le ravitaillement de la population. Ce soir les derniers mobilisés sont partis, il ne reste que la Landwehr.

    5 août. — Un inconnu a endommagé le téléphone de la gare, ce qui provoqua de graves menaces de la part du capitaine de cavalerie de service à Dannemarie. La population fut avertie d’avoir à se garder de tout acte de sabotage, sous peine de représailles. Vers le soir, un aéroplane venu d'Altkirch survola la région ; on entendit deux coups de fusil qui furent peut-être tirés sur lui. Ici les gens se défient les uns des autres. Des conversations inoffensives risquent d’être mal interprétées. La population n'est pas homogène et les attitudes et les manières d'agir de certains fonctionnaires ont créé des antipathies qui cherchent à se manifester plus ou moins ouvertement.

    6 août. — Le bruit se répand qu'à Manspach une patrouille de trois soldats français a été tuée. Ici les soldats allemands font leur ronde habituelle. Entre 2 heures et 2 h. 30 des coups de fusil ont été tirés du côté de Chavannes.
     Vers 5 heures, les premiers soldats français ont franchi la frontière et sont entrés à Montreux-Vieux. Quelques-uns pénétrèrent à l'église, où M. le curé entendait les confessions pour le 1er vendredi ; ils la fouillèrent, ainsi que la tour. Vers 7 heures un aéroplane français passa au-dessus du village. A la tombée de la nuit les Français se retirèrent, pour aller se grouper à Montreux-Château.

    7 août. — Aujourd'hui, dès avant 4 heures du matin, les Français sont arrivés « pour de bon », par toutes les routes, se dirigeant vers Dannemarie. Le défilé dura jusqu'à 9 heures. Dans le bâtiment de la gare les soldats mirent tout en pièces ; à la poste le téléphone fut coupé. Lorsqu'à 7 heures on sonna pour la messe, un soldat entra à l'église et demanda pourquoi on sonnait.
     Les officiers sont pleins d'égards pour la population. Ils ont sévèrement défendu à leurs hommes de toucher au bien privé, menaçant même de faire fusiller le premier qui se rendrait coupable d'excès. On est frappe de la grande camaraderie qui règne entre les chefs et la troupe ; le général Bernard traite le moindre soldat en ami.

Poste de Montreux-Vieux
La Poste de Montreux-Vieux.

    8 août. — On a donné l'ordre de sonner désormais l'angelus d'après l'heure française. Deux soldats sont tombés, hier, près de Valdieu. On dit aussi qu'un vif combat a eu lieu près d'Altkirch, où 50 soldats français auraient été tués et de 2 à 300 blessés.

Prise d'Altkirch 1914
Prise d'Altkirch par les français en août 1914.

    9 août. — Vers 1 heure de l'après-midi, tous les hommes âgés de plus de 20 ans ont dû se présenter au bureau de la gare, où deux commissaires les ont interrogés sur leur état civil.

    10 août. — Au moment de la déclaration de guerre, de nombreux bagages de voyageurs étaient restés en souffrance à la gare. Par ordre de l'autorité militaire il était défendu d'y toucher ; quatre malfaiteurs, étrangers au village, réussirent pourtant à pénétrer dans la halle, où l'adjoint Gautherat — le maire Laible, d'origine allemande, ayant été mobilisé — les fit arrêter. Sur une malle ils avaient dressé une pancarte avec les mots : « Saccagé par les Prussiens. »

    11 août. — Cette nuit, grand émoi : un poste avait signalé l'arrivée d’un train et l’on crut que les Allemands revenaient. Tout le monde se refugia à la cave. C’était une fausse alerte. A 2 heures, des voitures d 'ambulance amenèrent des blessés, puis, une nombreuse cavalerie arriva de Mulhouse. Des avions français et allemands ont survolé la région pendant toute la journée. Le 7 on a affiché la proclamation de Joffre à l'Alsace.

Proclamation Joffre Alsace
Proclamation du Général Joffre à l'Alsace.

    12 août. — Beaucoup d'infanterie et de cavalerie est rentrée en France. Hommes et chevaux paraissaient très fatigués. Par contre, des troupes fraiches, très nombreuses aussi, sont arrivées de l'intérieur. Aujourd'hui a été introduite l'heure française.

    13 août. — Vers 9 heures des coups de fusil isolés se firent entendre dans le lointain. On n'y prêta d'abord aucune attention. Les soldats étaient en train de préparer leur repas sur la route. Tout à coup, une pluie d'éclats et de balles : deux obus avaient éclaté en l'air. Les soldats coururent aux armes et partirent dans la direction du combat. Une douille d'obus pénétra dans une maison appartenant à M. Catté et habitée par une dame Ginsheim. Vers 3 heures de l’après-midi, l'artillerie en position à Montreux-Vieux, se mit à mugir à son tour et la fusillade se rapprocha ; on tirait jusque dans les rues. Un obus allemand mit le feu à la maison Martin qui abritait 10 familles et la détruisit de fond en comble ; un autre tomba sur le toit de la sacristie, brisant un vitrail de la nef, un troisième sur une corniche, près de la tour, trouant les abat-sons, un quatrième sur le mur du jardin de la cure. Le combat ne s'arrêta qu'à la tombée de la nuit. Un capitaine et un soldat mortellement blessés furent transportés à la cure, où ils expirèrent ; deux autres soldats succombèrent de même. Beaucoup de maisons avaient été endommagées. (1)

    (1) Ces détails se rapportent à la bataille de Montreux-Jeune, commémorée par le monument situé à la sortie du village, vers Magny.

N.D.L.R. : Cette bataille est mieux connue sous le nom de bataille du Moulin de la Caille ou de la Gaille.

Moulin de la Caille Magny 1
Moulin de la Caille, Magny (68) après les combats du 13 août 1914.

Tombes soldats Montreux-Jeune 13 aout 1914 bis
Tombes de soldats français et allemands tombés au combat de Montreux-Jeune le 13 août 1914.

Monument du Moulin de la Caille 235 RI 22-11-2003
Monument commémoratif portant les noms des soldats du 235e RI morts le 13 août 1914 au combat dit du Moulin de la Caille. Photo prise le 22 novembre 2003.

    15 août. — Triste Assomption ! Point de grand'messe, point de sonnerie, point de procession. Tout le monde est encore sous l’impression des évènements d'hier.

    17 août. — Vers midi le bruit se répandit tout-a-coup que les Hulans arrivaient, mais il n'en était rien. Un lieutenant-colonel a réuni ses hommes et leur a parlé de la vilenie du vol ; il alla même jusqu'à menacer de mort celui qui oserait s'approprier le bien d'autrui.

    18 août. — De 6 à 9 heures, défilé ininterrompu de troupes venant du midi.

Pasage de troupes Montreux-Vieux
Un passage de troupes à Montreux-Vieux.

    23 août. — Hier soir, a 11 heures, des soldats du train des équipages sont arrivés, mais sont repartis aujourd'hui. La lueur des projecteurs strie le ciel.

    26 août. — Que se passe-t-il ? En files interminables les soldats rentrent en France. Ont-ils essuyé une défaite ? La peur s'empare des habitants et quelques familles quittent le pays.

    27 et 28 août. — Hier on a fait sauter le viaduc de Dannemarie et quelques écluses du canal. Ce matin on a mis le feu aux halles situées vers la forêt. On dit que les Allemands sont devant Retzwiller.

Viaduc Dannemarie détruit par genie français
Le viaduc de Dannemarie détruit par le génie français.

    29 août. — La vie devient de moins en moins agréable. Tout commence à manquer. Les commerçants ont presque tout vendu. Une bonne partie des pommes de terre et des légumes a été raflée par les soldats ; le blé a été piétiné et mal rentré ; la viande devient rare, ainsi que le lait. Les paysans manquent de chevaux pour les labours. Depuis le 13 on ne sonne plus les cloches, les cordes ont été enlevées et portées à la mairie.

    31 août. — Une patrouille française, partie pour venger des éclaireurs tombés ces jours-ci, tua un officier et un soldat allemands et a fait un blessé.

    2 septembre. — Hier le corps du soldat Camille Augier, mort à Suarce, a été transporté à Montreux-Vieux et placé à l'église. Aujourd'hui a eu lieu l'enterrement, qui fut grandiose ; un escadron de dragons était venu de Montreux-Château, trois colonels et une foule de soldats y ont assisté ; le colonel Richard a pris la parole au cimetière.

Interieur eglise Montreux-Vieux
Intérieur de l'église de Montreux-Vieux.

    5 septembre. — Hier les boulangers ont reçu 3 sacs de farine.

    8 septembre. — Le colonel Gay a fait établir la liste des femmes dont le mari se trouve en Allemagne, ainsi que celle de leurs enfants. On se propose de renvoyer les bouches inutiles ; mais le soir même le colonel dut partir au front et n'eût pas le temps de mettre son projet à exécution.

    17 septembre. — Les gens de Dannemarie sont bien à plaindre. Tantôt ce sont les Allemands qui reviennent et donnent des ordres, tantôt les Français. Hier est arrivée la première bière française et un wagon de farine.

    23 septembre. — Violente canonnade au loin. Des voitures d'ambulance traversent le village, emmenant des blessés à Belfort.

Transport blesse à Belfort
Transport d'un blessé français à Belfort.

    25 et 26 septembre. — Feu d'artillerie toute la journée.

    29 septembre. — Deux députés du Reichstag que la guerre avait surpris en France sont arrivés à Dannemarie en automobile. A partir de Montbéliard, on leur avait bandé les yeux. Ils furent présentés au général de Saintenon, à la mairie.
     Il est question d'éloigner toutes les femmes d'origine allemande, afin d'écarter tout danger d'espionnage. Le bâtiment de la poste a été la proie des flammes. Les jeunes filles du village se réunissent chez Mlle Anna Prévot et font des couvertures pour les soldats, au moyen des stocks de laine et de tissus bloqués à la gare des marchandises. De grandes quantités d'étoffes avaient d'ailleurs été dérobées, puis, à la suite d'une sommation de l'autorité militaire, rapportées à leur lieu d'origine. Les soldats prennent les balles de coton et de bouchons pour les tranchées. La tour de l'église de Gildwiller a été la proie des flammes.

Eglise Gildwiller bombardée
Eglise de Gildwiller bombardée par les allemands.

    7 octobre. — Forte canonnade du côté de Pfetterhouse. Dans l’après-midi elle se rapprocha ; on entendait même les coups de fusil.

Pfetterhouse bombarde
Vue du village de Pfetterhouse bombardé.

    10 octobre. — Le 171e régiment d'infanterie est parti après un assez long séjour. A l'exemple de ses prédécesseurs, le commandant Gevrez mettait les chevaux de la troupe à la disposition des cultivateurs. On a rassemblé les femmes des fonctionnaires allemands, pour les expédier dans leur pays, mais finalement elles furent renvoyées à la maison.
     Cours officiel des denrées établi par le général Bernard : pommes de terre 10 frs. les 100 Kilos, vin rouge 0,60 fr., blanc 0,70 fr., pain 0,90 fr., viande de bœuf 0,90 fr., porc frais 0,90—1,00 fr., beurre de table 1,50 fr., œufs 1,50 fr., sucre scié 0,45 fr.

Lieutenant-colonel Richard et 171e de ligne Montreux-Vieux
Le Lieutenant-colonel Richard et le 171e de ligne à Montreux-Vieux.

    17 octobre. — On installe aux alentours du village des barrage de fils de fer barbelés.

    27 octobre. — Des sections du 53e territorial arrivent de Friesen pour un repos de huit jours. Les laissez-passer, dont la validité expirait le 31, ont été retirés et on n'en délivre plus que pour un jour. Les habitants ont été invités à déposer à la mairie les pioches, pelles, haches, etc. On les tiendra à la disposition des militaires.

    1er novembre. — Un office solennel a été célébré à l'église pour les soldats tombés au champ d'honneur. Au cimetière, le colonel a prononcé une allocution émouvante.

    2 novembre. — Il y a trois jours, Aristide Briand, ministre de la justice, s'est arrêté à Montreux-Vieux. D'après le colonel Lecourbe, il se serait informe de la situation religieuse en Alsace occupée ; il aurait dit qu'après la guerre on laisserait à l'Alsace son statut religieux et scolaire actuel et qu'il n'y aurait pas de Séparation.

M
Monsieur Briand, Ministre de la Défense Nationale à la gare de Montreux-Vieux.

    14 novembre. — Plusieurs personnes ont été dirigées sur l'Allemagne, via Delle.

    27 novembre. — Aujourd'hui, réception de Millerand, ministre de la guerre, au temple protestant. Étaient présents, entre autres, l'adjoint Gautherat, le curé Tschirhart, le colonel Lecourbe et le commandant de la Roussière. Les enfants de Montreux-Vieux et de Chavannes chantèrent la Marseillaise. Le ministre a dit sa joie d'être le premier à pouvoir saluer l'Alsace au nom du Gouvernement, que la France apportait la liberté, etc.

Eglise et ecole protestante Montreux-Vieux
Ecole et église protestante (temple) de Montreux-Vieux.

    2 décembre. — Forte canonnade du côté d'Aspach-Thann. On aperçoit la lueur des incendies.

    4 décembre. — 150 personnes ont été dirigées sur l'Allemagne, via Delle.

    20 décembre. — Le 53e territorial est parti ; il laisse le meilleur souvenir. Les soldats se sentaient heureux ici et la population les estimait. Le 98e territorial, avec le commandant Maillot, est arrivé. Le général Bernard loge à Chavannes.

    23 décembre. — Arrivée d'un détachement d'ambulance avec le médecin-major Nurdin, homme très sympathique, ainsi d'ailleurs que ces hommes. A 11 heures beaucoup d'artillerie a traversé la localité.

    27 décembre. — La fête de Noël a été fort triste. Le canon a tonné de Thann à Pfetterhouse. Vers le soir l'ambulance reçût l'ordre de partir. On dit que la « Kneipanstalt » de Carspach est en feu.

Ruines Kneip Anstalt de Carspach Sonnenberg
Kneip Anstalt (Etablissement de soins) de Carspach Sonnenberg détruit.

    31 décembre. — Distribution, à la salle P. Munch, sous la présidence du colonel, de belles étrennes envoyées par Mme Poincaré.

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